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Lettre d'information 31 octobre 2024
Actualités

Zoom sur
BioGNV et enjeux d’une mobilité lourde décarbonée

On parle beaucoup d’électricité et d’hydrogène pour décarboner les transports lourds, mais l’an dernier plus de 94 % des camions vendus en France étaient encore au diesel.

Pour passer à la vitesse supérieure, le SDE35 organisait vendredi 27 septembre, une journée à destination des parlementaires européens et français afin de promouvoir le BioGNV.

Cette solution, insuffisamment soutenue par les autorités, voire pénalisée par un règlement CO2 européen mal conçu, est pourtant l’une des solutions les plus matures et la plus économiquement supportable pour décarboner rapidement les transports lourds, qu’ils soient de marchandises ou de personnes.

Contexte

En réaction à la publication du projet puis du vote du Règlement européen portant sur la réduction des émissions de CO2 dans le transport, afin de soutenir la filière du BioGNV, les acteurs publics du Grand Ouest et leurs partenaires se mobilisent. Après une première rencontre organisée en avril 2023 à Nantes, puis en novembre 2023 dans les Côtes d’Armor, le RDV était cette fois-ci en Ille-et-Vilaine. Vendredi 27 septembre, une journée d’étude, à destination des parlementaires européens et nationaux, a été organisée à Rennes. Une cinquantaine de personnes dont une quinzaine d’élus, ont répondu présents, et ont pu appréhender les atouts et enjeux du BioGNV, suivant un programme riche, alternant les visites de terrain et les échanges entre utilisateurs de BioGNV et experts de la filière.

Portraits croisés d’acteurs engagés pour la décarbonation des transports et la défense du BioGNV

Parole à
Selma TREBOULT
Directrice des affaires publiques, France Mobilité Biogaz

Pourquoi agir en faveur d’une révision du règlement CO2 ?

Il y a plusieurs éléments qu'il faudrait ajouter aux règlements européens. 

D’abord, avoir une nouvelle façon de comptabiliser les émissions, en prenant en compte l'ensemble du cycle de vie du véhicule. Cela permettrait d’intégrer un plus grand nombre de solutions vertueuses, dont fait partie le bio GNV. 

Ensuite, il conviendrait de réinterroger nos choix : est ce que l'on doit faire le choix du tout électrique ou est ce qu'il ne serait pas plus intéressant d'avoir l'ensemble des solutions vertueuses pour participer à la décarbonation des transports ? En l'occurrence, c'est un secteur qui est très difficile à décarboner. Le rythme des immatriculations aujourd'hui est assez long. Pour ce qui est de l'électrique et de l'hydrogène, on a un parc européen qui est encore composé à plus de 96 % de véhicules immatriculés au diesel. Donc pour France Mobilité Biogaz et pour la plupart des acteurs, on considère qu'il faut tendre vers un mix énergétique.

François HERVIAUX
PDG de Linévia

En quoi le choix du BioGNV pour un transporteur est-il un choix d'avenir ?

Linévia s'est engagée sur une technologie GNV parce que pour nous, il est urgent d'agir. On connait les échéances de 2030 et 2050. Il faut savoir qu'un autocar type scolaire, c'est entre 15 et 17 ans de durée de vie. Donc il faut dès maintenant faire un choix. Nous sommes partis sur le bio GNV parce que la technologie GNV de motorisation existe ; elle est éprouvée, elle est d'une autonomie suffisante et fiable en terme d'énergie. 

En quoi les normes européennes vous impactent-elles ? 

Nous avons fait le choix d'être volontaires et d'investir dès maintenant dans la décarbonation des transports lourds. Nous avons renouvelé une grande partie de notre flotte d’autocars au BioGNV alors forcément, on a un parti pris et si on voit les règles changées pendant la partie, cela nous rend la situation très délicate pour nous, PME. Les choix que l’on a pris doivent être préservés d’autant plus qu’ils répondent aux enjeux d'économie circulaire en Bretagne. Le Bio GNV est produit localement, issu des usines de méthanisation et vient apporter un soutien financier complémentaire au monde agricole.  

Patrick BOURSAULT
Exploitant agricole et dirigeant de la SARL Castelmétha

En quoi la production de Bio GNV est-elle complémentaire de votre modèle agricole ?

Je détiens une exploitation agricole familiale avec mon frère et mes neveux à Noyal-Châtillon-sur-Seiche. Nous élevons des vaches allaitantes et engraissons des taurillons à l’année. En 2020, nous avons mis en service une usine de méthanisation sur le site de notre exploitation. Cela répondait à plusieurs objectifs : se diversifier, ne plus acheter d’engrais de synthèse, accroître notre cheptel sur une surface limitée, et étant situés à périphérie de Rennes, anticiper les futures interdictions d’épandage de produits odorants.

La méthanisation nous permet de traiter nos effluents d'élevage et toute une partie des biodéchets de la ville de Rennes et de la métropole, tout en produisant un gaz, un gaz vert qui lui servira en carburant, que ce soit pour les véhicules en autoconsommation sur le site de l'exploitation ou pour avitailler des stations publiques à proximité. 

Syndicat départemental d'énergie 35
Village des Collectivités d’Ille-et-Vilaine
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35236 THORIGNÉ-FOUILLARD
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