Enerfées vient d’être inaugurée, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Ce 14 juin marque la concrétisation de neuf années d'efforts et de défis surmontés.
Ce projet collectif, qui a débuté en 2015, a été rendu possible grâce à l'engagement de nombreux acteurs. La mobilisation des agriculteurs en 2017, portée initialement par la Coopérative des Fermiers de Janzé, a été un élément déclencheur essentiel. En 2018, nous avons créé la SAS Terre des Fées, qui regroupe 55 agriculteurs et la Coopérative des Fermiers de Janzé. Terre des Fées est aujourd'hui actionnaire majoritaire d'ENERFEES avec 61 % des parts.
Pour moi Enerfées, c’est avant tout une formidable aventure humaine !
Qu’est-ce qu’une méthanisation durable et responsable pour vous ?
La méthanisation durable passe par l’engagement des 55 agriculteurs actionnaires et des 70 apporteurs de biomasse avec la décision forte de ne pas mettre de maïs dans le process.
La méthanisation responsable c'est notre effort constant pour veiller à ce que tous ceux qui nous ont fait confiance soient fiers de participer à leur niveau à la réduction des gaz à effet de serre et à la production d’énergies renouvelables sur le territoire, avec le retour des digestats liquides et solides sur leur exploitation qui participe à la réduction de l’utilisation des engrais chimiques et produits phytosanitaires.
Une responsabilité également auprès des agriculteurs pour les conseiller sur l’utilisation de digestats sur leur exploitation (volume étendu, stade de la culture, fréquence des apports)
Comment inciter d’autres agriculteurs à se lancer dans un projet collaboratif de méthanisation ? Quels conseils donneriez-vous à de futurs porteurs de projet ?
L’incitation passe par la sensibilisation des agriculteurs en communiquant sur notre projet, en organisant des journées portes ouvertes et des visites du site. Il est important de rassurer les porteurs de projet sur la faisabilité d’un tel projet et de les inciter à jouer la carte du collectif : on parle de projets complexes demandant un haut niveau d’expertise alors la mutualisation permet de se répartir les domaines de compétences entre juridique, financier, technique, agronomie, etc.
Dans un collectif on peut se répartir les domaines de compétence et on peut faire appel à des experts, ça ne repose pas sur une seule tête
Mes conseils ? D’abord croire en son projet, ensuite bien répartir les rôles pour que le projet ne repose pas sur une seule personne. Notre unité de méthanisation a mis près de neuf années à se concrétiser, on a le temps de s’essouffler si on ne sait pas bien s’entourer ! Ne pas négliger non plus l’appui des acteurs locaux comme les élus et les intercommunalités qui sont de formidables relais au niveau local. Enfin bien sûr, penser à sécuriser au maximum ses approvisionnements.
Si c’était à refaire ? Administrativement quand un dossier prend autant de temps à sortir, on se sent souvent découragé mais la motivation est toujours restée intacte et je peux dire aujourd’hui qu’Enerfées est le plus grand défi de ma vie après mon métier !