Parlez-nous des origines de ce beau projet citoyen.
Une aventure humaine avant tout ?
En 2010, quelques habitants du Pays de la Roche aux Fées, une quinzaine de personnes, décident de se constituer en association, L’Energie des Fées, pour participer à la transition énergétique sur leur territoire avec 2 projets : des actions de sensibilisation aux économies d’énergie auprès des citoyens et un parc éolien. Les membres d’origine sont tous motivés pour porter un projet éolien citoyen et local. La première étape décisive va être le soutien de la communauté de commune qui adhère à ce projet dès le début. Très sollicitée par des développeurs privés, Roche aux Fées Communauté retient le projet de l’association car il développe une approche pédagogique et propose des retombées économiques sur le territoire contrairement aux projets présentés par des développeurs privés. La deuxième étape du projet va être de maîtriser le foncier, de rencontrer les propriétaires des terrains pour déterminer l’emplacement des éoliennes. La 3ème étape est la création de la SAS FEEOLE (FEEOLE exploitation) en 2013. Une mobilisation citoyenne est organisée afin d’élargir le groupe et de trouver d’autres contributeurs pour entrer au capital : un objectif de 200 000 euros atteint en 2013 avec 168 actionnaires (38 associés). Nous nous faisons accompagner par le bureau d’étude P&T Technologie pour l’élaboration du projet et le dépôt du permis de construire. Le permis est déposé en 2016 et obtenu en 2018. L’autorisation a été l’objet d’un recours par des riverains qui a duré 4 longues années. Les requérants sont déboutés en appel à l’été 2022 et à ce jour le projet est purgé de tous recours.
Quel est l’intérêt pour vous d’intégrer Energ’iV parmi les nouveaux actionnaires ?
En 2020, afin de préparer l'entrée d'acteurs institutionnels dans le projet, nous avons créé la holding FEEOLE Développement Citoyen (FDC). Cette structure aurait vocation à piloter le projet et à regrouper les citoyens, alors que la SAS FEEOLE resterait la société de projet destinée à construire et exploiter le parc. Des contacts étaient déjà pris avec RAFCO, le SDE35 et EPI, mais dans un premier temps ils n'aboutirent pas à un accord. Le contexte économique rendait tout à fait envisageable de réaliser le projet sans partenaires. Mais à la sortie du tunnel judiciaire en 2022, le paysage avait radicalement changé : forte hausse du coût des turbines, hausse des taux d'intérêt et des demandes de fonds propres bien plus élevées de la part des banques. Tant et si bien que fin 2022, le projet Fééole s'orientait finalement vers une vente.
Celle-ci est organisée avec plusieurs offres d’opérateurs privés pour racheter 100 % de la société SAS FEEOLE et une offre d’opérateurs publics portée par Rafcom, Energ’iV, la SEM SIPEnR et Energie partagée qui prévoit un rachat partiel du projet (60%). Pour la majorité des associés, c’est cette dernière offre qui faisait sens car elle répondait à l’essence même du projet. C’était le contrat de départ, faire local et citoyen et cela n’était pas sorti des esprits. Ainsi, Rafco entre directement dans FDC auprès des citoyens et les autres partenaires publics détiennent chacun 20 % du capital de la SAS FEEOLE.
Quel avenir proche voyez-vous pour ce projet ?
Il sera dans le vent ? avec encore beaucoup de travail à fournir avec les banques, Enedis, les partenaires, les entreprises qui vont mettre en place le parc, etc…. Les travaux vont commencer en 2024 avec un démarrage de l’exploitation mi 2025. D’ici là nous devons mener en interne une réflexion sur la bonne et juste rentabilité du projet. Nous portons une volonté commune de contribuer au développement du territoire par des retombées locales au projet. L’électricité qui est produite localement doit également être consommée localement. Et au-delà de ce projet, notre ambition pour la transition énergétique se poursuit !